A l'origine, la bôme était montée sur un vit de mulet à cardan et servait à rouler la voile (bôme à rouleaux). Ce système est à première vue avantageux car on n'a pas à gérer les plis d'une voile arisée, que ce soit avec des rabants ou avec des lazy-jacks. Les inconvénients sont nombreux, mais on peut en citer quelques uns :
La plupart, pour ne pas dire la totalité, des bateaux munis d'une bôme à rouleaux ont abandonné ce système pour installer des prises de ris classiques. En général une de chaque côté de la bôme. C'est le cas de mon bateau. Cela ne me satisfait pas bien : j'aimerais garder le mécanisme d'enroulement. Malheureusement, le vit de mulet s'est démonté avec les vibrations du transport et j'ai perdu la partie avant, avec la roue à rochet, et le levier à cliquet.
D'après Lukas, la réduction de voilure se fait de la manière suivante :
Voici l'arrière de la bôme du côté babord. Le rail et la poulie sont utilisés pour le premier ris. La pièce en bois à l'arrière plan est la bôme de trinquette.
Détail de l'arrière de la bôme. Cette photo montre comment la bôme peut tourner sur elle-même.
Voici l'avant de la bôme du côté babord. Le coinceur est utilisé pour le premier ris.
L'avant de la bôme, côté tribord. Le coinceur sert au second ris.
L'avant de la bôme, vue de dessus.
Une vue rapprochée de l'avant de la bôme+.
La bôme peut tourner dans les plans horizontaux / verticaux avec ce système cardan.
La même chose en vue de face. L'assemblage boulon / chape en acier inoxydable a probablement été refait au cours d'une rénovation pour remplacer un original usé ou cassé.
Sur l'avant du mât, une plaque en acier (ou bronze ?) incurvée pour épouser la forme du mât, maintient l'axe du mécanisme. Le trou a précisément 25.7 mm de diametre, pour un axe de "un inch", ce qui pourrait indiquer une fabrication anglaise.
Une vue de près. Hum... cela pourrait bien en effet être de l'acier avec de la rouille et du vernis à bois dessus.
Sur l'arrière du mât, une plaque en acier (ou bronze ?) tient l'arrière de l'axe, et permet la rotation de la bôme. Un cliquet, maintenant bloqué par la rouille et le vernis à bois, permet de bloquer la roue à rochet qui prenait place derrière cette plaque.
Une vue rapprochée. Le trou fait également 25.7 mm de diametre. Une fois de plus, cela pourrait être de l'acier avec de la rouille et du vernis en surface. Lukas n'a pas dû enrouler trop souvent la voile sur la bôme... A noter que les deux winches latéraux, trop bas, ne sont pas en bonne position pour étarquer la bordure de la voile.
Les deux ris avec les rails en alu et les poulies, les bloqueurs et les taquets, sur les côtés de la bôme, probablement ajoutés plus tard ne me conviennent pas.
Ci dessous une restauration sympa sur un système de bôme à enrouleur. Ce qui est plaisant est que le propriétaire, qui a dû passer pas mal de temps et/ou d'argent à rechromer le système de vis sans fin d'enrouleur, s'est converti à la prise de ris, mettant un winch sur la bôme, qui interdit de rouler la voile autour !
J'avais donc le choix : supprimer la rotation et l'enroulement, en installant un vit de mulet moderne, ou refaire un mécanisme de vit de mulet à enroulement. J'ai choisi cette dernière solution, en en profitant pour remplacer le levier latéral, que je trouve malcommode, par un entraînement à travers le mât grâce à une manivelle de winch. Je pense que le mécanisme original de roue à rochet / cliquet pourrait être conservé, en l'améliorant un peu.
Ci dessous un dessin en trois vues du mécanisme assemblé, tel que je pense le refaire. Sur la gauche (vue de face et de dessus), le côté mât de la bôme (en rouge). Un ami ingénieur mécanicien m'a dit qu'il fallait que le blocage de la roue à rochet sur l'axe se fasse par une clavette et non par vissage. OK... C'est en anglais car j'ai consulté une société anglaise pour me fournir cet élément.
Ci-dessous une vue en éclaté du mécanisme (un joyeux mélange de vues de face et de dessus).
Utilisation de sangles pour tenir la bôme / l'écoute / les plis de la voile. Photos prises sur des dériveurs.
On trouve ce genre de sangles sur des 50' ou des 60' de compétition.
Petit temps. Pas d'enroulement. Noter la sangle rouge qui va rester en permanence sur la bôme et la sangle verte, sur l'oeil du cunningham, qui maintient le bas de la voile contre le mât. | ![]() |
Force 4. Enroulement deux tours (premier ris). Noter les deux sangles vertes qui sont prises à l'avant, l'une sur le mât et l'autre sous la bôme, afin de tenir le point d'amure. En fait, il peut s'agir d'une seule sangle. Noter l'autre sangle verte sur l'arrière pour maintenir le point d'écoute sur la bôme. Noter aussi que l'écoute de gv, par l'intermédiaire d'un jeu de poulies, sert à étarquer la bordure. | ![]() |
Force 5/6. En cours d'enroulement : trois tours pris. Noter l'estrope qui sert à maintenir l'arrière de la bôme pendant l'opération. En effet, l'écoute de gv a dû être détachée : la poulie double située sur le point d'écoute est munie d'un mousqueton rapide. | ![]() |
Force 5/6. Enroulement quatre tours (second ris). Voir le détail du palan d'écoute et d'étarquage de bordure. | ![]() |
Force 7. Enroulement six tours (troisième ris). Noter que les bastaques sont gréées à poste. Si l'allongement de l'écoute de gv est trop important, on pourra mettre à partir du "second ris" une estrope fixe entre le point d'écoute de la voile et la poulie. | ![]() |
Au delà de force 8, c'est simple, on ne devrait pas être là... Plus sérieusement, on pourra rouler complètement la gv et penser à la "suédoise" qui doit se trouver quelque part dans le bateau... grande, blonde et aux yeux bleus, comme il se doit ! Lorsque le vent faiblit, cela va sans le dire, on procède aux opérations inverses : on renvoie la suédoise dans le carré puis on déroule la gv.
La preuve c'est ce joli bateau de 9m muni d'une bôme à enrouleur, l'enroulement se faisant à travers le mât.
Il est en vente actuellement en australie. NON, je n'ai pas l'intention d'aller le chercher !