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INTRODUCTION

Ce site rend compte d'une aventure peu banale. Un projet un peu délirant. Un "truc de ouf" comme une jeune personne l'a qualifié. Il ne s'agit en effet de rien de moins que de l' achat d'un yacht classique, de sa restauration, et du choix des environs de Grenoble comme port d'attache ! Comment ai je pu en arriver là ? En fait, il ne s'agit pas des conséquences d'un pari stupide perdu, mais de l'aboutissement d'une démarche logique et rationnelle.

Il n'est pas inutile de présenter le bonhomme. Pour le look, voir la photo sur la page d'accueil du projet, le ouf à la veste rouge, c'est moi. Quoi, j'entends des protestations ? Ah oui, il y en a deux. Eh bien prenez celui de droite, avec le pantalon noir. Je suis un voileux de longue date, puisque j'ai commencé la voile dans les années soixante, en camping avec les parents sur le golfe de Saint Tropez. La caravelle, le Haddock (une sorte de Vaurien en plastique). Trois années de suite. L'école de voile (T.C.F.) avait trouvé un principe simple : prendre des stagiaires à leur deuxième stage, les baptiser pompeusement "aide moniteur" et les lacher sur les Haddocks avec les stagiaires qui débutaient. Premier contact avec la tâche oh combien lourde et gratifiante du skipper. Je dois dire que cela créait des facilités pour les contacts avec les stagiaires de l'autre sexe, même si elles avaient quelques années de plus...

Et puis j'ai continué la voile. Lorsque j'ai eu mon bac, mon père a acheté un dériveur d'occase : un "Windy Junior", le numéro 64 pour être précis. Bateau sympathique, assez costaud et finalement marin, y compris avec un petit hord bors de 5 cv sur le tableau arrière. Nous l'avons gardé une dizaine d'années, navigant en lac dans les Alpes (c'est ma région d'origine) ou en Méditerranée, à Bormes les Mimosas, à l'époque de la construction du port. J'ai revendu le Windy pour passer à la planche à voile. Le dériveur passait de mode. Mais cela n'a pas duré. Une fois marié et les enfants venus, j'ai acheté un 470 d'occase. Pendant une douzaine d'années je m'en suis servi, le laissant la plupart du temps sur le lac de Monteynard, près de Grenoble (un site d'enfer pour le vent), ou le tirant derrière la camionnette aménagée en camping car familial. De bons souvenirs de cette époque, avec des manoeuvres dans des villes encombrées sur le littoral en été, ou encore la rencontre dans les gorges du Tarn d'un bus de touristes Anglais, un jour de grande affluence. Si vous ne savez pas ce qu'on appelle un bouchon... J'en ai gardé une certaine nostalgie du bateau transportable, et aussi un certain entrainement pour les manoeuves en marche arrière au rétroviseur avec une remorque.

Après cela, une période "croiseur". La famille n'étant pas des plus motivée pour la voile en général et pour le dériveur en particulier, j'ai revendu le 4-7 à un voileux de la région, et me suis tourné vers le croiseur. J'avais eu l'occasion de découvrir cela avec des amis ou avec un club sympathique d'Annonay, ville où mon parcours professionnel m'avait porté. J'ai fait mes classes comme équipier, puis comme skipper, en emmenant la famille et des amis sur des bateaux de location pour les vacances. Pour passer à des choses plus sérieuses, je me suis inscrit dans une école de voile bien connue, où j'ai fait des stages en tant qu'équipier, puis la formation de chefs de bord. Un accident à bord (une jeune équipière assommée par un coup de bome) m'a un peu refroidi et j'ai pris deux années de distance avec la voile. C'est l'époque où j'ai quitté la position d'homme marié pour celle de divorcé. Remettant à profit ma vieille expérience, j'ai fait pas mal de catamaran (Hobby cat) à Monteynard, avec des équipières recrutées pour l'occasion. Avec des arrières pensées, forcément : reconstruire un couple. Honni soit qui mal y pense...

Le virus du croiseur commençait alors à me démanger sérieusement. Je me suis inscrit dans un club de Grenoble, bourré de gens sympathique et efficaces, pour retrouver le contact avec le pont des bateaux de croisière. Mais je commençais à murir d'autres projets de bateau. La retraite approche (encore quelques années de boulot devant moi), et je ne me sens pas de passer mon temps à cultiver des carottes pour engraisser des lapins. Quoique, c'est bon le l.... oh pardon ! J'ai donc lorgné sur les petites annonces de bateaux, en cherchant l'unité sur laquelle je pourrais vivre, au moins pendant la belle saison. L'hiver, il y a le ski ! Ayant apprécié les déplacements sur les canaux, je me voyais bien sur un bateau un peu mixte, tenant bien la mer mais capable de changer de bassin de navigation par les canaux. Petit à petit, j'ai affiné mon projet, avec la recherche d'un "fifty mer rivière". Et j'ai commencé à chercher dans ce sens là. Je n'ai pas trouvé beaucoup de bateaux répondant à ce cahier des charges en France. Par contre le marché anglais est beaucoup plus riche. Mais je n'ai pas flashé sur un bateau particulier, bien que certains m'aient plu. J'en profite pour saluer la convivialité avec laquelle j'ai été reçu à bord de plusieurs unités par des propriétaires d'outre-Manche.

J'ai eu le réflexe, un peu logique, de me dire : puisque je ne trouve pas le bateau de mes rêves, le fifty mer-rivière de 12 m qui marche comme un "open 40" à la voile et qui soit sympa comme une "pénichette" sur un canal, je vais le construire. C'était le truc à la mode dans les années quatre vingt, et combien de baba-cools s'y sont lancés, avec plus ou moins de succès : en témoignent les "coffres-forts flottants" ou les "Vaurien à l'échelle 2,5" qu'on peut voir sur les pontons  ! Mais je voulais aller plus loin : participer autant que possible à la conception de mon bateau, en en faisant les plans de base. Donc recherche sur les méthodes, les outils, etc... Ce qui s'est concrétisé par la réalisation d'un logiciel de conception de carène et d'évaluation des performances d'un bateau. Voir l'autre partie de ce site.

En parallèle avec ces réflexions et recherches, il me fallait affiner le programme du bateau. Il devait évidemment permettre des navigations en couple. Cela parait simple à dire, mais lorsqu'on est divorcé, il faut commencer par consituer l'équipage. J'ai trouvé une nouvelle compagne, ou c'est elle qui m'a trouvé : comme vous préférez. Et cela, même pas sur un Hobby-Cat... Elle aime aussi la voile et nous nous sommes trouvés inscrits tous deux dans le même club de croiseur. La croisière (sur terre pour l'instant) s'annonce plutôt sous de bons auspices. Pour accélérer sa formation à la voile, ce qui est bien la moindre des choses si je veux qu'elle puisse venir me chercher au cas où je passe à la baye, j'ai acheté un dériveur. J'ai fait les choses simplement. J'ai enchéri sur un 505 qui se vendait sur ebay.co.uk (en Angleterre), et je l'ai emporté pour une bouchée de pain : les cinquos n'ont pas la même côte sur l'autre rive du Channel. J'ai emprunté la voiture de mon cher père, munie d'une boule d'attelage, et direction Birmingham. Au passage à Laon, j'ai acheté une remorque d'occase, spéciale 505. Puis crochet par la Bretagne, pour voir un camion en vente (on en reparlera plus loin). Et retour du cinquo à Grenoble. Après quelques menus travaux, il est maintenant basé à la belle saison sur le lac de Laffrey. Bernadette, ma compagne, prend avec beaucoup de sérieux sa formation. Ca avance : elle monte au trapèze comme une acrobate et elle est maintenant capable de barrer par force 2. Et ceux qui connaissent ce bateau savent qu'il n'est pas de tout repos à contrôler, même si l'équipage a le gabarit nécessaire. Vous admirerez au passage le travail de verni du pont sur ce Parker : je me sens d'attaque pour un croiseur maintenant.

Je referme la parenthèse dériveur (mon troisième) pour parler du choix de mon croiseur pour la retraite. Un autre volet de la démarche a consisté à chercher où le bateau serait basé. Et là !!! C'est simple, après avoir fait le tour des ports, récupéré les tarifs, demandé les délais d'attente, discuté avec les capitaineries et les propriétaires, la conclusion était sans appel : impossible de mettre un bateau de 12 m en méditerranée, à moins d'avoir des moyens que je n'ai pas. L'équation se résumait en général à : prendre un bateau de 8 à 9 m, et consacrer la même somme à l'achat du bateau d'une part, à l'acquisition de la place de port d'autre part, sans compter les frais annuels. Impensable...

Dans le même temps, au cours d'une virée sur le vieux port de Marseille, où les places de port ne se négocient pas mais où on paye les bateaux d'occasion deux fois le prix du marché pour les acquérir avec leur place, je suis tombé sur un rassemblement de bateaux classiques : les "Voiles de Marseille". Mieux encore, après avoir admiré les bateaux, j'ai entendu à la sono qu'un bateau cherchait un équipier, et cela n'a pas trainé : trois minutes après j'étais à bord avec une amie qui m'accompagnait. Bien que ce rassemblement ne soit pas le plus courru du circuit, je me suis enthousiasmé pour ces bateaux et l'ambiance à bord comme à terre . Quelques jours après, la décision était prise : j'allais acquérir un bateau classique, l'utiliser en croisière, et participer aux rassemblements. La conclusion était logique : il me fallait un bateau transportable sur la route, afin d'une part de pouvoir changer de bassin de navigation (rassemblements en Mediterranée, Atlantique, Manche, Baltique, ...) et d'autre part pour contourner le problème de stationnement à la saison dans un port. Autre avantage d'avoir un bateau transportable : pouvoir le stationner près de chez soi et y travailler hors saison.

Tout cela peut sembler un peu désordonné : vouloir se lancer dans la conception et la réalisation d'un fifty mer-rivière de 12 m, et pour finir chercher un vieux gréement transportable. En dehors du fait que j'ai buté sur la contrainte de la difficulté à trouver une place de port à l'année, il y a effectivement un virage stratégique dans l'objectif. Tout bien réfléchi, sans pour cela abandonner pour plus tard l'idée du fifty mer-rivière, la situation pour l'instant me parait propice à un autre style de navigation. Ma compagne est plutôt terrienne, bien enracinée dans la région de Grenoble, et un peu plus jeune que moi, ce qui fait qu'elle bénéficiera de la retraite une dizaine d'années après moi. Par ailleurs nous pouvons naviguer relativement souvent dans le cadre de notre club de voile local ou encore sur le cinquo. Le programme du bateau classique transportable basé localement est donc tout à fait logique tant que nous ne sommes pas tous deux libres pour vivre sur l'eau. On verra donc plus tard pour un autre programme.

La recherche d'un bateau classique transportable a commencé. La suite dans les pages de ce site.

SailSoft


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